Marc 4:35-41

La scène de la traversée du lac dans notre lecture de l'Évangile de Marc est l'occasion pour Jésus d'en dire plus sur lui-même. Une grande tempête se lève. Sachant que la plupart des disciples ont l'habitude d'être sur des bateaux et de pêcher, ils sont plutôt inquiets de la tempête. Ce n'est pas une tempête ordinaire. Jésus repousse la tempête avec la même autorité que lorsqu'il repoussait les esprits mauvais. Mais c'est la dernière partie de la lecture qui est intéressante. La description que fait Marc des disciples et de leurs inquiétudes a le don de nous déstabiliser en tant que lecteurs. Si les compagnons les plus proches de Jésus, compte tenu du privilège qu'ils avaient de voir et d'entendre Jésus de près, paniquent et doutent, comment pouvons-nous, deux mille ans plus tard, espérer donner un sens à tout cela ? Cette lecture est donc un avertissement : nous ne pouvons pas être trop sûrs de nous ou trop certains de savoir ce qu'il faut faire pour être considéré comme un initié du règne de Dieu. Nous pouvons avoir la certitude d'être dans le bon bateau, près de Jésus, mais ce bateau sera parfois secoué par des tempêtes. Notre foi sera parfois mise à l'épreuve.

Il y a beaucoup de bonnes raisons d'être confiant lorsque nous essayons de vivre notre vie en Christ. Nous essayons d'être loyaux et dévoués. Mais être confiant ne signifie pas être sans inquiétude ! Nous avons besoin d'humilité dans notre confiance en Christ. Si nous insistons sur le fait que nous sommes confiants, alors nous perdons notre vigilance. Nous devons être vigilants, prudents, éveillés et accepter qu'il y ait des dangers autour de nous. La confiance est une bonne chose. L'excès de confiance, non.

Notre tableau d'aujourd'hui est d'Abraham Hunter, un artiste autodidacte, spécialisé dans la peinture de la faune américaine. Vivant à Knoxville, dans le Tennessee, il peint d'une manière très réaliste. À propos de cette peinture, il a écrit : "Parfois, nous vivons tous derrière un "masque" pour dissimuler la tempête dans nos vies et la douleur à laquelle nous sommes confrontés. Derrière mon masque et mon personnage, ma vie était si dure et, très honnêtement, si sombre l'année dernière et au début de cette année. Le seul moment qui se rapproche de la comparaison est probablement celui où ma famille était sans abri et dans une extrême pauvreté lorsque j'étais enfant. Ce printemps a été bien meilleur, mais il s'agit toujours d'un grand défi, car j'ai dû faire face à un nouveau-né souffrant de coliques, à la lutte d'un jeune père pour trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, à des retards dans mon travail, à des problèmes de santé, à des critiques de presque tous les côtés, et à d'autres stress de la vie que je ne commencerai même pas à aborder. Peu importe ce que j'ai accompli dans ma vie, j'ai toujours eu l'impression de devoir continuer à lutter contre le courant pour ne pas me noyer, et avec tout ce qui s'accumule, je me suis sentie si confuse et dépassée. Je sais que la plupart des gens qui lisent ceci ont déjà été dans le même bateau.."